Le lancement de Google Bard retardé en Europe par la CNIL irlandaise


Google va devoir attendre encore un peu avant de lancer son robot conversationnel Bard dans l’Union européenne. La Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) a en effet demandé à l’entreprise américaine de reculer le déploiement sur le sol européen de ce nouvel outil visant à concurrencer ChatGPT, a appris Le Monde mercredi 14 juin, confirmant une information du média Politico. Les autorités irlandaises, auxquelles Google est tenue de répondre puisque son siège européen se trouve à Dublin, sont en effet dans l’attente de réponses détaillées sur la manière dont Bard entend se conformer au règlement européen sur la protection des données (RGPD).

« Nous n’avons à ce jour pas reçu de documents évaluant l’impact du déploiement de ce produit », explique Graham Doyle, responsable de la communication de cet organisme. La société devrait leur fournir un certain nombre de réponses « dans les prochains jours », précise-t-il, que la DPC partagera avec l’ensemble des organismes nationaux chargés de la protection des données des utilisateurs. « Nous souhaitons rendre Bard accessible au plus grand nombre, y compris au sein de l’Union européenne, a réagi auprès du Monde un porte-parole de Google. Nous avons aussi souligné le fait que nous le ferions de manière responsable, après avoir consulté des experts, régulateurs et autres décideurs politiques. Dans le cadre de ce processus, nous avons discuté avec des régulateurs en charge de la protection des données personnelles pour répondre à leurs questions et entendre leurs commentaires. »

Rester dans la course face à ChatGPT

Annoncé au mois de février et officiellement lancé depuis le mois de mai, Bard a déjà été déployé dans près de 200 pays dans le monde. Objectif de la firme de Mountain View : rester dans la course face à ChatGPT, de la start-up OpenAI, à laquelle s’est allié Microsoft pour intégrer son outil dans son moteur de recherche Bing.

Les robots conversationnels font l’objet d’une attention accrue de la part des régulateurs européens, qui s’inquiètent de la façon dont sont gérées les données des internautes. ChatGPT a ainsi fait l’objet d’un blocage temporaire en Italie en mars et avril. Il lui était notamment demandé de mettre en place un mécanisme permettant aux citoyens italiens de demander la rectification d’informations les concernant, comme le prévoit la loi dans tous les pays d’Europe. En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), a déjà reçu plusieurs plaintes. Quant à l’European Data Protection Board, qui chapeaute les différentes autorités de protection des données personnelles européennes, elle a mis en place une équipe de travail spécifique sur le sujet.

Le Monde



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